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Les 5 principes de Warren Buffet pour investir en période de crise

Dans cet article, on va parler des 5 principes de Warren Buffet pour investir en temps de crise.

En réalité, ces règles sont valables tout le temps, mais il est bon de les revoir dans les périodes de krach boursier afin de prendre du recul.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas Warren Buffet, c’est l’unique investisseur dans le classement des personnalités les plus riches du monde.

C’est pourquoi, dans le monde de l’investissement, Warren Buffet et sa philosophie font figure de référence. Il est très respecté et chacune de ses prises de paroles est suivie.

En parcourant mon blog, il est fort possible que vous soyez déjà tombé sur quelques-unes des citations de ce grand monsieur.

Aujourd’hui on va aller plus loin que de simple citation. Je vais vous présenter les principaux axes de sa philosophie d’investissement.

Dans la période actuelle, mais aussi dans les crises futures, ces principes pourront vous aider à investir même quand la Bourse chute.

1er principe : Garder une vision long terme

Ce principe-là, c’est celui que je mets en avant sur mon blog depuis mes tout débuts.

Comme j’ai pu en parler dès mon deuxième article, où j’explique pourquoi la Bourse n’est pas risquée sur le long terme.

C’est aussi grâce au temps que les intérêts composés fonctionnent.

Graphique comparatif différents rendements (bourse, obligations, or, monnaie)
Source : Jeremy J. Siegel – Stocks for the Long Run

Depuis plus de 200 ans, c’est la Bourse (Stocks) qui propose, de très loin, les meilleurs rendements sur le long terme.

Loin devant les obligations (Bonds), l’or (Gold) ou l’argent (ici le dollar américain).

Second point à prendre en compte, outre le fait que la Bourse soit le meilleur investissement possible, il est aussi sans risque sur le long terme.

En effet, sur une période de 30 ans au cours des 200 dernières années, si vous aviez investi au pire moment (c’est-à-dire au plus haut juste avant un krach boursier) et que vous n’aviez plus jamais investi par la suite, vous n’auriez tout de même pas perdu d’argent.

Tableau Perte / Durée de détention
Source: Global Financial Data, calculs Harvest

Pour un novice, un investissement régulier sur un ETF (le S&P 500 par exemple) permet de lisser le rendement et d’éviter ce scénario le plus défavorable.

Et dernier point pour finir de vous convaincre d’investir sur le long terme avec ce graphique tiré d’un article du New York Times :

Argent gagné durant les périodes d'ouverture de la Bourse et en dehors
Argent gagné durant les heures d’ouverture de la Bourse (regular hours) et en dehors (outside regular hours)

Depuis 1993 et jusque début 2018, l’ensemble des gains du S&P 500 ont été réalisés en dehors des heures d’ouverture des marchés.

Autrement dit, au cours des 30 dernières années, acheter et revendre des actions sur une journée en faisant du trading a conduit en moyenne à une perte d’argent.

Alors que rester investi sur les marchés, via un ETF S&P 500 pour rester en lien avec notre graphique, a multiplié votre investissement par 7 sur la même période, soit un rendement annualisé de 8% sur ces 25 années.

En investissement, le temps c’est le nerf de la guerre !

2nd principe : Garder le contrôle de ses émotions

Être un bon investisseur, c’est 80% de psychologie.

Lors d’un krach boursier, c’est la panique qui prend souvent le dessus chez beaucoup d’investisseurs.

Cette panique peut être à l’origine de nombreuses pertes.

Tout comme, à l’inverse, l’euphorie peut faire acheter à des prix bien trop élevés par excitation d’un gain rapide et facile.

En Bourse, vous devez apprendre à contrôler vos émotions, et souvent même à agir contre elles.

Dans le cas d’un krach boursier, faisons l’analogie avec l’immobilier, qui parle en général à plus de monde.

Imaginons que vous achetiez un appartement à 100 000€.

Un mois plus tard, quelqu’un vient chez vous et vous dit que votre appartement vaut 60 000€ et qu’il souhaite l’acheter.

Vendriez-vous votre appartement à cette personne ?

En Bourse c’est exactement la même chose, excepter que l’intérêt (mais aussi sa plus grande « dangerosité ») de la Bourse, c’est que les gens vous proposent un prix pour ce que vous possédez à CHAQUE SECONDE.

Et ce prix, à un instant T, n’est jamais le reflet de la réalité du business que vous possédez. Il reflète l’ensemble des sentiments des investisseurs envers votre entreprise, ou l’économie dans le cas d’un ETF.

Ces prix sont donc soumis aux paniques et aux euphories de l’ensemble des investisseurs.

Savoir contrôler vos émotions vous donnera donc un avantage conséquent sur les marchés Boursier pour acheter en période de crise, mais aussi vendre certains actifs lors de périodes d’euphories.

3ème principe : Les krachs boursiers sont d’incroyables opportunités

Investir en période de crise est le moyen le plus simple de devenir très riche.

Étudions ensemble le S&P 500, sûrement l’indice le plus suivi au monde :

S&P500 1957 à 2022 et rendement depuis les plus gros krachs boursiers
S&P500 de 1957 à 2022
  • 1 & 2 : Krach d’octobre 1987, aussi connu sous le nom de « Lundi noir ».

Le S&P 500 perd 35% de sa valeur en quelques mois.

Si vous aviez acheté en 1, au plus haut juste avant la crise, vous auriez aujourd’hui un rendement annualisé d’environ 7,2% sur cet achat.

En ayant attendu quelques mois et acheté au plus bas de la crise, en 2, votre rendement annualisé serait de 8,5%.

  • 3 & 4 : éclatement de la bulle internet

Le S&P 500 chute de 50% durant une baisse qui va durer 2 ans et demi.

Si vous aviez acheté au sommet de cette bulle en février 2000 (3) sans ne plus jamais investir par la suite, votre rendement annualisé serait aujourd’hui d’environ 4,2%.

Investir en octobre 2002 (4), au plus bas de cette crise, vous aurait permis d’avoir un rendement annuel de 8,4%.

  • 5 & 6 : crise de subprimes

Le S&P 500 perd 57% en un peu plus de 2 ans.

Point 5, octobre 2007, pic d’avant crise. L’investissement sur le S&P500 réalisé à cette date a aujourd’hui un rendement annualisé de 6,2%.

Celui réalisé au point 6, en mars 2009, est de 14% !

  • 7 & 8 : crise du Covid-19

Une des chutes les plus rapides de l’histoire, le S&P 500 perd 35% en quelques semaines.

Si vous aviez acheté juste avant la crise, cet investissement vous aurez donné 5,8% de rendement annualisé.

Au plus bas de la crise, en mars 2020, le rendement annuel est aujourd’hui de 27,2% !

L’investissement en période de crise

Deux choses sont à retenir de ce que je viens de vous présenter.

Sur le très long terme, ce n’est pas grave d’avoir acheté au plus haut.

Tant que vous investissez régulièrement, votre rendement annualisé sera lissé et tendra vers la moyenne de 10% par an.

Deuxièmement, et contrairement à ce que la psychologie humaine pousse à faire, investir en période de crise est le meilleur moyen de décupler ses rendements.

4ème principe : Investissez uniquement dans ce que vous comprenez parfaitement

Ou comme Warren Buffet le dit : « Connaissez votre cercle de compétence, et n’investissez que dans ce cercle ».

Premièrement, car d’un point de vue psychologique et gestion des émotions, vous pourrez bien plus facilement gérer les aléas boursiers d’une entreprise que vous connaissez et comprenez sur le bout des doigts.

Au contraire, si vous investissez dans une compagnie sur une recommandation, ou parce qu’elle semblait être intéressante, sans comprendre parfaitement son business model, ses concurrents, sa philosophie. Jamais vous ne saurez quand il est intéressant d’acheter, de vendre ou de conserver votre investissement.

Prenons un exemple : si vous êtes un spécialiste des réseaux sociaux, que vous comprenez comment fonctionne « l’effet de réseaux » et comment ces plateformes génèrent leurs revenus grâce à la publicité : faites vos recherches et investissez dans ce secteur.

Et n’allez pas acheter la dernière entreprise en biotechnologie car on vous a dit que c’était l’avenir, mais que vous ne comprenez rien ni à la technologie ni au secteur en général.

Vous ne suivrez pas le secteur de près, vous ne comprendrez pas les publications faites aux investisseurs ni les différentes annonces sur les développements de l’entreprise.

Tout cela engendrera du stress et vous fera commettre des erreurs.

Encore une fois, psychologiquement, il faut savoir rester humble et savoir ce qu’on ne sait pas.

Vous raterez forcément de très bons investissements, ce n’est pas grave.

Évidemment, rien ne vous empêche d’élargir votre cercle de compétence, mais cela prend énormément de temps et de la formation.

Ne faites pas l’erreur de penser que vous maîtrisez un sujet à cause de l’euphorie que vous procure une nouvelle idée d’investissement.

Les ETFs, encore les ETFs

Aujourd’hui, les ETFs permettent à n’importe qui d’investir en Bourse, avec des risques extrêmement réduits et sans avoir besoin de connaissance particulière.

C’est une grande chance, qui permet à tout le monde de devenir investisseur, et donc d’être le maître de son avenir financier.

Pour vous aider, j’ai écrit deux articles sur le sujet :

5ème principe : Achetez des compagnies de grandes qualités

« Il vaut mieux acheter une très bonne compagnie à un prix correct plutôt qu’une entreprise moyenne à un très bon prix. » – Warren Buffet

N’achetez jamais une action uniquement parce que le prix vous semble attractif.

C’est une erreur que font souvent les débutants, à savoir acheter des entreprises parce qu’elles ont perdu une grande partie de leur valorisation, et donc qu’elles sont considérées « pas chères ».

Regardez donc la fin de vie boursière de Lehman Brothers, la fameuse banque d’investissement qui a fait faillite en 2008.

Evolution du prix de l'action Lehman Brothers

En mars 2008, vous auriez pu acheter son action pour 40$, soit -50% par rapport à son prix en juin 2007.

Mieux, en juillet 2008 vous auriez acheté l’action Lehman Brothers avec une décote de -75% par rapport à son prix de l’année précédente. Quelle affaire !

Seulement voilà, en septembre 2008, vous auriez perdu l’intégralité de votre investissement. L’entreprise a fait faillite.

Ce n’est pas parce qu’une entreprise n’est pas chère que c’est une bonne affaire !

J’en reviens au 4ème principe, si vous comprenez parfaitement une entreprise dans son ensemble, vous savez s’il s’agit d’une bonne affaire ou non.

Achetez des entreprises de très grandes qualités

À l’inverse, il ne faut pas hésiter à acheter une très bonne entreprise, même si son prix peut paraître un petit peu élevé par rapport à son activité actuelle.

Une très bonne entreprise, c’est une entreprise qui a la capacité à réinvestir ses profits dans son propre business pour en générer encore plus.

Soit en se développant toujours plus dans son secteur d’activité actuel, soit en se lançant sur de nouveaux marchés.

C’est ce qu’on peut voir avec le rendement sur capital investi d’une entreprise, combien elle génère avec l’argent qu’elle investit.

Si nous prenons l’exemple d’Apple, qui a d’abord créé le Mac, puis l’iPod, puis l’iPhone, puis l’iPad… L’entreprise a investi pour se développer sur de nouveaux marchés, générant toujours plus de revenus.

Petite parenthèse, Apple est si fort pour conquérir de nouveaux marchés qu’en 2020, le revenu des Airpods a (à eux seuls) surpassés nombreuses autres compagnies tech américaine.

Revenu des Airpods vs autres entreprises

 

Pour parler de mon expérience personnelle, j’avais longuement étudié Amazon en 2017, l’action était alors à 45$ (900$ à l’époque avant la division par 20 du nombre d’actions).

Seulement à cette période-là, le PER d’Amazon était régulièrement au-dessus de 200.

Si vous vous rappelez mon article sur cet indicateur clé pour valoriser une entreprise, vous savez qu’il tourne en général autour de 20 pour une entreprise mature.

Cependant Amazon n’était pas une entreprise mature, et avait toujours une croissance à deux chiffres.

Je connaissais toutes les spécificités de l’entreprise et j’étais convaincu par tout ce qu’elle entreprenait, mais je jugeais l’action trop chère…

Cours de l'action Amazon de 2017 à 2022
Cours de l’action Amazon de 2017 à 2022

Si j’avais acheté à l’époque, et malgré une baisse de 40% du prix de l’action depuis le début de la crise que nous connaissons actuellement, j’aurais tout de même un rendement annualisé de 20,2% !

Achetez les très bonnes sociétés à un bon prix plutôt que les sociétés moyennes à un très bon prix.

Dans mon exemple, certains diront que j’ai eu raison de ne pas acheter Amazon et que l’action était très surévaluée à l’époque.

Je pense que si vous comprenez réellement en profondeur une entreprise, la philosophie de son management et de son actionnariat, alors il est possible de se projeter et d’anticiper ses revenus futurs, et donc le cours de son action.

En résumé, pour investir en temps de crise

Pour les débutants, continuez d’investir dans les ETF génériques type MSCI World ou S&P500.

Si vous en avez la possibilité, investissez encore plus lors de période de crise, vos rendements futurs n’en seront que plus élevés.

 

Pour les investisseurs confirmés, ne paniquez pas, rappelez-vous que les krachs boursiers sont fréquents.

Mieux, avec une vision long terme, les krachs boursiers sont de véritables opportunités. C’est dans les crises que se font les futurs millionnaires.

Pour contrôler vos émotions et ne pas vendre sur un coup de panique, investissez uniquement dans les secteurs que vous connaissez et comprenez.

Dans ces secteurs, trouvez les sociétés exceptionnelles, et profitez de leur baisse du moment pour y investir un maximum.

 

J’espère que cet article vous aura rassuré sur ce que nous vivons en ce moment. Ce n’est pas la première crise boursière et ça ne sera pas la dernière.

Pensez long terme, prenez du recul, et surtout continuez d’investir !

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