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Quartier d'affaire

C’est quoi une obligation en Bourse ?

Deux mois déjà que je vous parle de la Bourse et de l’investissement en entreprise grâce aux actions.

Seulement en Bourse, il n’y a pas que les actions, on peut aussi y acheter des obligations !

Aujourd’hui, de nombreux placements sont basés sur le même principe que les obligations. Il est donc très important pour tout investisseur de bien comprendre ce qu’est une obligation, à quoi ça sert et l’intérêt d’en inclure dans son propre portefeuille d’investissement.

C’est quoi une obligation ?

Il y a deux moyens pour une entreprise de lever des fonds :

  • Augmenter son capital en émettant de nouvelles actions
  • S’endetter en émettant des obligations

Une obligation, c’est une petite part de dette émise par une entreprise. Les collectivités et les États peuvent aussi s’endetter par le biais des obligations.

En effet, les sommes d’argent nécessaires pour ces organismes sont tellement importantes qu’il est difficile de les trouver auprès d’une seule entité (banque ou investisseur). C’est pourquoi ils divisent cette dette en plein de petits morceaux. Plusieurs milliers d’investisseurs peuvent ainsi contribuer à prêter une petite partie de la somme nécessaire.

Ainsi lorsque vous achetez une obligation, vous devenez la banque. Vous êtes un créancier de l’entreprise à laquelle vous prêtez de l’argent.

En tant que tel, l’entreprise s’engage pour la période d’emprunt fixée (en général entre 5 et 30 ans), à vous rémunérer pour ce prêt selon un taux d’intérêt, en plus de vous restituer votre capital à échéance.

Une obligation est définie par sa valeur nominale (= valeur d’émission), son taux nominal (= son taux d’intérêt par rapport à sa valeur nominale) et sa durée de vie.

Point important à noter en termes de risque : en cas de faillite de l’entreprise, le détenteur d’obligation est prioritaire par rapport à l’actionnaire pour percevoir une compensation (après liquidation des biens de l’entreprise en question).

 

Un exemple pour mieux comprendre :

Une entreprise a besoin d’emprunter 100 millions d’euros, le taux d’intérêt est fixé à 4% et la durée de l’emprunt à 20 ans.

Comme il s’agit d’une importante somme d’argent, l’entreprise décide de réaliser un emprunt obligataire et « découpe » cet emprunt en un million d’obligations de 100€.

En achetant une de ces obligations, vous percevrez donc un coupon de 4€ par an (4% de 100€). On appelle coupon les intérêts fournis par une obligation.

Vous recevrez donc 4€ par an pendant 20 ans, ainsi que les 100€ que vous aviez investis à l’échéance du prêt. Vous avez maintenant 180€.

 

Plusieurs billets en euro

Les différents types d’obligations

Tout comme pour un emprunt immobilier, il existe différents types d’emprunts obligataires :

  • Les obligations à taux fixe : c’est notre exemple précédent. Le montant du coupon est fixe et connu dès l’émission de l’obligation et cela jusqu’à son terme.
  • Les obligations à taux variable : le taux d’intérêt est variable et indexé sur quelque chose (l’inflation, le CAC 40, le cours du pétrole…). Le taux variable évolue à intervalle de temps réguliers : tous les mois, trimestre, semestre…
  • Les obligations zéro coupon : ces obligations ne distribuent pas de coupons durant toute leur durée de vie. Les coupons sont capitalisés et versés à l’échéance du prêt.
  • Les obligations convertibles : ces obligations donnent le droit d’échanger son obligation contre une ou plusieurs actions de la société émettrice de l’emprunt obligataire. À l’émission, le prix auquel s’échangeront les obligations contre les actions est fixé. Il est toujours plus élevé que le prix des actions au moment de l’émission. Si le prix des actions passe au-dessus de cette valeur de conversion, l’investisseur sera rentable.

Un exemple d’obligation convertible :

J’achète 100€ une obligation convertible me donnant droit de la convertir en 10 actions de la société X.

Le cours de l’action de la société X est actuellement de 8€. Si je convertis maintenant mon obligation en 10 actions, je me retrouve donc avec 80€… pour 100€ investis.

Cependant, 5 ans plus tard, les actions de la société X sont valorisées 16€ : je convertis donc mon obligation en 10 actions à 16€. J’ai maintenant 160€ pour un investissement initial de 100€.

 

Bourse de Paris

La Bourse et les obligations

Les obligations peuvent être achetées sur le marché primaire (directement auprès de l’émetteur) ou sur le marché secondaire, la Bourse.

Il est donc possible d’acheter et de vendre des obligations en Bourse pendant toute leur durée de vie.

Taux actuariel de l’obligation

Prenons une obligation émise à 100€ avec un coupon de 4%.

Après un certain temps en Bourse, le prix de notre obligation chute à 94€. En effet, pour diverses raisons (perte de confiance dans la société, remontée des taux des banques centrales, etc.), les investisseurs de cette obligation considèrent d’autres placements comme plus rentables et/ou moins risqués.

Nous avons donc toujours un coupon à 4€ (4% de la valeur nominale) mais pour une obligation qui vaut désormais 94€. Son rendement réel est donc maintenant de 4,25%. On appelle ce rendement réel le taux actuariel.

Ainsi pour comparer le rendement des obligations en Bourse, il faut regarder leur rendement actuariel et non pas leur rendement nominal (rendement en fonction de la valeur d’émission).

Variation de prix

« Pourquoi ça varie le prix d’une obligation si c’est comme un prêt bancaire ? »

Le placement considéré comme le plus sûr est le Livret A, avec un rendement de 0,5%.

Prenons l’exemple d’une obligation d’État, considérée comme les obligations les moins risquées.

Si notre obligation cote pour un rendement actuariel de 1%, elle est plus attractive que notre Livret A. Il est donc logique d’accepter de prendre un petit risque supplémentaire pour avoir un rendement un peu meilleur.

Imaginons maintenant que le taux du Livret A remonte à 3%.

Au prix de notre obligation, qui donne actuellement un taux actuariel de 1%, elle n’est plus du tout intéressante. Les investisseurs vont donc chercher à la revendre pour placer sur le Livret A, plus rémunérateur.

En vendant massivement l’obligation, son prix va diminuer (c’est le principe de l’offre et de la demande). Et le prix de l’obligation diminuant, son taux actuariel va remonter.

Bien d’autres facteurs peuvent influer sur le prix des obligations, mais l’important est d’avoir compris pourquoi la valeur d’un placement à revenu fixe peut varier.

Vous pouvez aussi lire l’article de l’AMF : Pourquoi le prix des obligations baisse lorsque les taux montent ?

Pourquoi investir en obligation ?

Sur le long terme, rien n’est plus rentable que l’investissement en action, comme nous l’avions vu dans cet article.

« Pourquoi parler des obligations dans ce cas, c’est quoi l’intérêt ? »

Bien qu’effectivement moins rentables, les obligations ont tout de même quelques avantages.

Risques réduits

En cas de faillite, comme évoqué précédemment, le créancier est remboursé avant l’actionnaire. Et c’est le seul risque auquel s’expose l’investisseur en obligation. Si l’entreprise ne fait pas faillite, il est certain de recevoir ses coupons.

Cependant, le créancier n’a aucune participation aux bénéfices de l’entreprise, il ne touche que son capital et ses intérêts.

Cependant le risque moindre des obligations est contrebalancé par un rendement souvent plus faible par rapport aux actions.

Des revenus « sûrs » et connus à l’avance

Les obligations répondent à un besoin de revenu « sécurisé » auquel les actions ne peuvent pas répondre sur le court terme à cause de leur volatilité.

Les dividendes — le revenu des actions — sont soumis à la bonne performance de l’entreprise. Il n’est donc pas impossible que les dividendes soient réduits, voire supprimés d’une année sur l’autre.

Or lorsque l’on vit uniquement de ses investissements financiers, il n’est pas souhaitable d’avoir de trop grandes variations de revenu d’une année sur l’autre, sans compter le stress et l’inconfort que cela procure.

C’est pourquoi il est intéressant d’avoir une base d’obligation en portefeuille afin de sécuriser un revenu minimum. Par exemple, quelqu’un cherchant une rente de 3000€ par mois peut vouloir obtenir 500€ de revenu obligataire comme filet de sécurité.

 

Pour conclure, les obligations sont un type d’investissement souvent délaissé par les investisseurs car moins rentable que les actions. Cependant, dans un objectif de liberté financière, c’est un outil qui peut s’avérer très intéressant pour grandement réduire les risques de perte partielle ou totale de revenu.

Dans les faits, les méthodes d’investissements évoluent au cours de la vie d’un investisseur. Ainsi un jeune investisseur cherchant à construire son patrimoine va investir une majeure partie de son capital en action. A contrario un investisseur se rapprochant de ses objectifs de liberté financière va avoir tendance à sécuriser une partie de ses revenus en investissant sur des placements comme les obligations.

 

2 Comments

  • Loïc
    Publié le 06/11/2021 à 08:52

    Bonjour,

    Petite question : Quel ratio recommandes tu entre obligations et actions ?

    Bravo pour ton travail

    • Auteur de l’article
      Le Coq de Wall St
      Publié le 06/11/2021 à 13:40

      Bonjour Loïc,

      Très bonne question, je vais d’ailleurs faire un articlé dédié sur ce sujet prochainement.
      Pour te répondre rapidement ici, il n’y a pas de réponse unique à ta question. L’allocation entre actions et obligations peut dépendre de plusieurs facteurs, principalement de ton âge et des sommes d’argent que tu as investi.

      Si on synthétise, les obligations permettent d’avoir un revenu régulier dont tu connais le montant, grâce aux coupons qui leur sont rattachées, mais sont historiquement moins rentables que les actions. Les obligations te permettent donc de sécurisé tes revenus d’investissements.

      Lorsque l’on est jeune et que l’on part de rien, on va favoriser l’investissement en action dans le but de faire grossir son capital. On est aussi moins soumis au risque de perte de capital puisque l’on travaille toujours et que sur le long terme il est quasiment impossible de perdre de l’argent en Bourse sur un ETF classique.

      Par contre si tu as déjà 2 millions d’euros, tu n’as pas forcément besoin de prendre des risques et tu peux préférer un rendement quasi certain de 2% sur des obligations (soit 40 000€ par an) plutôt que de prendre le risque de placer cet argent en action pour un rendement potentiel certes supérieur mais incertain.

      Pour résumer, lorsque l’on a un long horizon d’investissement devant soi, on va favoriser le placement en action pour faire croître son épargne, on aura donc un ratio de 90% actions et 10% obligation.
      Ensuite, plus on se rapproche de l’âge de la retraite ou de sa liberté financière, plus on va chercher à sécuriser ses revenus de placement (après plusieurs années d’investissement, notre épargne aura bien grossi), on va donc rééquilibrer ce ratio en plaçant une plus grosse partie sur des actifs de type obligation.
      Et enfin, si tu as déjà beaucoup d’argent à disposition/une grosse rentrée d’argent type héritage, il est intéressant de le placer en obligations car un petit pourcentage d’une grosse somme permet tout de même d’avoir largement de quoi vivre (comme dans l’exemple, 2% de 2 millions = 40 000€).

      J’espère que c’est plus clair pour toi. Je vais prochainement faire un article expliquant les différentes méthodes d’investissements en fonction de l’âge et du capital disponible, en détaillant tout celà de façon chiffré. N’hésite donc pas à me suivre sur Twitter ou Facebook pour rien manquer de ce qui arrive.

      À très bientôt !

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